L'ASSURANCE DES OEUVRES D'ART : LES IDÉES REÇUES


     

1.     Avec ma multirisque habitation, mes œuvres d’art sont déjà assurées.

VRAI et FAUX

Chaque compagnie d’assurance et chaque contrat intègrent dans la multi-risque habitation d’un côté le mobilier dit « courant » et de l’autre les objets dits « de valeur » ou « précieux » jusqu’à un certain montant. La définition de ces objets « de valeur » est propre à chaque compagnie. En plus des œuvres et objets d’art, certaines intègrent les bijoux ou les objets de collections, mais pas toutes. De même, les contrats prévoient un montant unitaire minimum pour que l’objet soit considéré comme « de valeur ». Une collection de 1 000 bandes dessinées par exemple présente prise à l’unité une valeur relativement faible, mais considérée en collection, une valeur beaucoup plus élevée. Elle ne rentre pourtant généralement pas dans la définition et les seuils des objets « de valeur ».

Les risques garantis dans le cadre de la multi-risque sont de plus très limités. Sont exclus généralement le dégât des eaux, le transport et bien sûr la casse accidentelle.

Oui, les multi-risques habitation peuvent donc garantir les tableaux ou les sculptures, mais dans des limites très précises de catégories, de valeurs et des risques pris en compte.

 

2.     Les assurances pour les œuvres d’art sont réservées aux musées et collections prestigieuses.

FAUX

Pas besoin d’être à la tête d’une collection de dizaines d’œuvres pour bénéficier d’une assurance. Plusieurs compagnies d’assurance (voir article cie assurance), proposent des contrats Art pour les particuliers à partir d’un contenu global de quelques milliers d’euros et d’un seul objet de valeur.

 

3.     Si je fais assurer ma collection, je risque de payer plus d’impôt.

FAUX

Les œuvres d’art, antiquités et objets de collection ne rentrent pas dans l’assiette de l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI, ex ISF). Et depuis 2004 les assureurs n’ont plus l’obligation de communiquer annuellement à l’administration fiscale l’identité des souscripteurs de contrats garantissant plus de 15 000 € d’objets d’art et de valeur. Vos contrats d’assurance, tout comme les inventaires en vue d’assurance, sont confidentiels.

 

4.     J’ai déjà toutes les factures de mes tableaux, en cas de sinistre je serai bien indemnisé.

VRAI et FAUX

Oui si vous avez souscrit un contrat en valeur agréée (cf lien article) pour vos tableaux, que ce sinistre est bien garanti dans ce contrat et que vos factures sont récentes.

La valeur de l’art et des tableaux peut subir d’importantes fluctuations. Un tableau acheté 5 000 € en galerie il y a 10 ans peut en valoir 10 fois plus aujourd’hui. Sans inventaire réalisé avant le sinistre par un expert d’art agréé, la base de remboursement peut être très inférieure à la cote de l’œuvre ou à son coût de restauration. Les compagnies d’assurance conseillent d’ailleurs à leurs assurés de faire actualiser leur inventaire et leur contrat d’assurance tous les 5 ans afin de suivre les évolutions du marché de l’art et des prix.

 

5.     Je n’ai rien qui se vole, pas besoin d’une assurance.

FAUX

Contrairement aux idées reçues, le vol n’est pas le risque numéro 1 pour les œuvres d’art. Le risque majeur est le dégât des eaux et les inondations. Livres anciens, bandes dessinées, meubles en bois, étiquettes de bouteilles de vin, la plupart des œuvres et objets de valeurs craignent l’eau. Elle peut engendrer une perte de valeur importante voir total des biens. Ces risques ne sont pas du tout pris en charge par les assurances multi-risques habitations classiques.

Les contrats œuvres et objets d’art considèrent chaque objet avec leurs risques spécifiques. Une belle et lourde commode Louis XV par exemple sera surtout garantie pour les incendies et les inondations, moins pour le vol dont le risque est très faible.